Je m’appelle Adrien Delmas. Je suis né à Lyon en 1978, et depuis que j’ai posé les yeux sur un triptyque flamand poussiéreux dans la sacristie d’une petite église du Beaujolais, je sais que ma vie serait consacrée à redonner voix à ce que l’histoire a recouvert.
Après des études d’histoire de l’art à l’École du Louvre, j’ai intégré l’Institut National du Patrimoine où je me suis spécialisé dans la restauration de peintures anciennes, notamment celles de la Renaissance italienne. Mon travail m’a mené à Madrid, au musée du Prado, puis à Paris, au Centre de Restauration des Musées de France, avant de poser mes outils ici, au Musée des Beaux-Arts de Saint-Lazare, en 2009.
Depuis 2016, je dirige l’atelier de restauration du musée. Mon approche est simple : écouter les tableaux. Je crois sincèrement qu’ils parlent à ceux qui prennent le temps de les observer. Un craquelé, une épaisseur trop marquée, une lumière récalcitrante : chaque détail peut être un message.
J’utilise des méthodes classiques autant que des outils modernes : imagerie multispectrale, UV, rayons X… mais c’est souvent l’intuition, le regard, qui m’ouvre la voie.
Je m’intéresse tout particulièrement aux symboles cachés, aux gestes effacés, aux vérités qu’on a tenté de dissimuler dans la peinture. Car l’art n’est pas qu’esthétique. Il est aussi mémoire, avertissement, transmission.